L'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée & Corse, établissement public de l’Etat, incite et aide, à l’échelle de ses bassins versants, à une utilisation rationnelle des ressources en eau, à la lutte contre leur pollution et à la protection des milieux aquatiques.

lundi 26 mars 2012

Alternative

FAME
vendredi 16 mars

Parce qu'il est par nature lié aux entreprises privées, qui apportent avec elles une vision marchande de l'eau, une alternative au Forum Mondial de l'Eau apparaît comme essentielle. C'est pourquoi, à l'instar des précédents forums, s'est déroulé cette année à Marseille, en marge du FME, le Forum Alternatif Mondial de l'Eau (FAME).

J'attendais beaucoup de ce forum alternatif. J'attendais de sortir des discours aux rondeurs politiques qui avaient martelé nombre de conférences que j'avais pu suivre lors du forum officiel. J'attendais un autre regard, une autre organisation, une opposition claire mais justifiée.

Niveau ambiance, le charme était présent. Le bâtiment du FAME, véritable lieu de spectacle, « les Docks des Sud de Marseille», fourmillait de personnes et de couleurs. Finis l'aseptisation lisse et les costumes cravates du FME, et place aux odeurs des plats du midi en train de cuire. Un côté artisanal qui tranche et qui change beaucoup de chose. Les discussions, organisées autour d'un face-à-face de personnes ayant des avis divergents, apportaient de fait de véritables débats. La salle exprimait avec force ses sentiments, ses visions, loin de la retenue du forum officiel. Mais ce qui, sur le papier, faisait le charme de l'organisation des "controverses" du FAME par exemple, avait aussi ses limites. En effet, un débat devant opposer deux personnes aux avis contraires perd du sens quand l'un des deux participants est absent. Et il est difficile de suivre les discussions quand l'ordre initialement prévu des sujets n'est pas respecté...

La force alternative que j'attendais, apportant une autre vision, m'a fait un peu défaut. Le nombre d'organismes présents était au final relativement faible. Et surtout, et c'est ce qui m'a le plus choqué, l'ambiance générale était très franco-française ! Non seulement l'ensemble des stands m'a semblé tenu par des français, mais les débats étaient parfois uniquement tournés vers la situation de la France, et la question de la loi Oudin par exemple. Le caractère universel que visait ce forum alternatif en pâtissait donc un peu...

Axel, École des Ingénieurs de la Ville de Paris

Une approche concrète du dialogue citoyen dont les impacts restent à approfondir

Espace France - Le dialogue citoyen : du local à l’international
vendredi 16 mars

Sur l’Espace France, dans la session intitulée « Dialogue citoyen : du local à l’international », les intervenants détaillèrent ce que signifiait la participation citoyenne dans les projets d’eau, grâce à la présentation de trois expériences :
  • La session s’ouvrit sur le cas de l’élaboration du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) regroupant les quatre pays d’Afrique de l’ouest (la Guinée, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal) sur le territoire desquels se déploie le bassin du fleuve Sénégal. Ce schéma directeur intègre une participation locale. Le changement d’échelle entre cette participation locale et l’envergure régionale du projet à l’architecture institutionnelle forte constitue l’aspect le plus innovant du projet.
  • La concertation entre élus, usagers (industriels, agriculteurs, consommateurs), ONG et communauté scientifique dans le cadre d’un projet visant à sauver une nappe phréatique menacée de salinisation dans le bassin Adour Garonne fut ensuite très rapidement présentée. 
  • Enfin, un film sur trois projets de plus ou moins grande ampleur visant à sensibiliser la population (et notamment les enfants) à la valeur de l’eau, fut diffusé.
Les intervenants partagèrent avec le public quelques unes des méthodes qu’ils utilisent. Nombreuses sont celles qui s’appuient sur des activités artistiques (le dessin et la peinture, la musique, le théâtre, la danse), dans l’idée qu’il faut toucher l’émotionnel pour décomplexer les citoyens et valoriser leur savoir, pour qu’ils s’approprient véritablement les enjeux liés à l’eau. L’interaction est essentielle, il ne s’agit pas seulement d’enseigner mais de construire ensemble le savoir sur la situation locale. L’important est d’être proche de la population sur un temps suffisamment long. Ainsi, dans le projet de l’OMVS qui a duré trois ans, les animateurs sont des locaux qui peuvent communiquer avec les populations dans leur propre langue.

Le coût de campagnes visant au dialogue citoyen a été jugé comme un bon investissement, sans toutefois que les impacts et la prise en compte réelle de la participation citoyenne aient été présentés dans le détail. Ils auraient mérité d’être davantage développés. Par exemple, dans le cas de l’OMVS, les informations collectées lors des sessions de participation citoyenne remontaient vers les différents organes de décision, par l’intermédiaire des animateurs, mais on ne sait pas exactement dans quelle mesure elles ont été prises en compte dans le SDAGE. Dans le cas de la Gironde, la concertation semble avoir servi des objectifs prédéfinis - faire comprendre aux usagers l’importance du projet visant à protéger la nappe de la salinisation et ainsi leur faire admettre la nécessité de nouvelles taxes - plutôt que d’élaborer un véritable plan en commun. Ainsi, si on ne peut que louer de telles initiatives, la dynamique de « bottom-up » ne se met pas pour autant en place, dans la mesure où le dialogue citoyen reste initié par des autorités, qu’elles soient locales, nationales ou régionales.

Eudora, Master 2 Affaires internationales, Sciences Po Paris
Maguelone, Master 2 Affaires internationales, Sciences Po Paris

Le FME et le FAME, deux instances concurrentes aux objectifs affichés communs


FAME et FME
jeudi 15 mars

A quelques stations de métro de la manifestation « officielle » du Forum mondial de l’eau (FME), se tient le Forum alternatif mondial de l’eau (FAME) dans les Docks des Sud, ancien entrepôt portuaire reconverti en espace de manifestations culturelles. Dans une ambiance militante, plus festive et conviviale que le forum officiel, mais tout aussi professionnelle et internationale, les sessions sur le droit à l’eau et les inégalités d’accès à l’eau et à l’assainissement, les services publics et la tarification de l’eau se succèdent.

Nathalia, une étudiante brésilienne à Sciences-Po Paris, travaillant sur le FAME pour la Confédération paysanne et militante de la Marche mondiale des femmes, explique comment se place le FAME par rapport au FME : « Ceux du forum alternatif ne reconnaissent pas le forum officiel car il n’est pas un espace légitime de discussion. Les solutions qui sont prônées là-bas sont surtout bénéfiques aux entreprises privées, pas aux populations. C’est pour cette raison qu’on le nomme le forum marchand. Ici, on entend beaucoup de témoignages faisant part de l’exclusion des populations, notamment par les entreprises privées, par la privatisation. Ici, les gens partagent leurs alternatives et leur combat, ils veulent sortir du système capitaliste et donc des solutions qui en sont issues car, dans ce système, seuls ceux qui produisent sont intéressants et peuvent être entendus. Ils remettent en cause cette logique qui produit de l’exclusion. »

Le FME fait partie de la génération des réunions internationales hors cadres institutionnels : des instances onusiennes sont présentes, ainsi que de nombreux gouvernements et des autorités territoriales, des entreprises, et quelques trop rares organisations non gouvernementales. Il est ouvert mais les prix d’entrée sont prohibitifs pour le grand public (700 euros le pass de 6 jours pour les ressortissants des pays OCDE et développés selon le classement onusien, et 350 euros pour les participants d’autres pays). Seuls les étudiants bénéficient d’un tarif d’accès préférentiel (30 euros pour les 6 jours). Le FAME a été créé pour faire contrepoids au forum officiel, dans la même logique que les autres contre-fora qui « accompagnent » souvent les grandes rencontres officielles. L’entrée y est gratuite.

Bien que des discussions entre les deux fora existent, avec plus ou moins de succès (cf. billet ci-dessous), que certaines personnalités comme Catarina de Albuquerque, rapporteuse spéciale des Nations-Unies pour le droit à l’eau et à l’assainissement ou des acteurs comme Coalition eau, groupe d’ONG, soient présents aux deux manifestations, que les constats et les objectifs puissent se rejoindre, que la volonté des participants soit que l’eau devienne une priorité dans les agendas politiques, la séparation est franche quant aux moyens préconisés. Il est regrettable que le dialogue ne soit pas plus ouvert et fructueux.

A titre d’exemple de sessions du FAME, nous avons suivi la session « Eau et femmes : l’eau, un frein à l'émancipation ? ». Celle-ci était composée de deux séries d’interventions devant un public de femmes en grande partie, comme dans la plupart des discussions où le genre est mis en avant. D’abord, quatre présentations faites par des associations de femmes africaines démontraient les conséquences négatives de la corvée d’eau en termes de développement et d’inégalité hommes-femmes. Elles attendaient du forum alternatif qu’il incite les dirigeants politiques à se préoccuper de cette question. L’intervention suivante portait sur la conséquence de la politique israélienne de colonisation sur l’accès à l’eau des Palestiniens, engendrant une injustice inadmissible. La solution préconisée ici est politique pour empêcher des pratiques de discrimination des populations palestiniennes, qui ne peuvent que provoquer plus de haine. Le dernier exemple faisait état de la manière dont des femmes brésiliennes du Nordeste, fortement unies, avaient réussi à impulser un changement à la fois en termes d’accès à l’eau et d’amélioration de l’égalité homme-femme dans les prises de décisions, du foyer à la communauté. La méthode d’action était originale : dans un processus de formation se répandant de groupe de femmes à groupe de femmes, les femmes apprenaient elles-mêmes à construire des citernes en béton permettant de stocker l’eau sans qu’elle s’évapore. La force de cette initiative montrait que l’accès à l’eau ne peut dans certains cas s’acquérir qu’au terme d’un combat que chaque communauté doit s’approprier.

Eudora, Master 2 Affaires internationales, Sciences Po Paris
Maguelone, Master 2 Affaires internationales, Sciences Po Paris

Coca-Cola Company, responsable du droit à l’eau ?

PNUD - Accès à l'eau et à l'assainissement : les gouvernements sont-ils les seuls responsables ?
Mercredi 14 mars

Nous avons été surpris par le contenu de cette session, qui portait pourtant un intitulé limpide : « Accès à l’eau et à l’assainissement : les gouvernements sont-ils seuls responsables ? ». D'abord, la session a démarré, de manière un peu abrupte, par la présentation du partenariat « Every Drop Matters » (chaque goutte compte) entre le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) et la société multinationale Coca-Cola. Ensuite, ni gouvernement ni collectivité locale n'étaient présents à la tribune... Cette session semblait mettre en avant le rôle providentiel du secteur privé, et plus particulièrement celui de la firme Coca Cola. Pour répondre à l’objectif fixé de rendre aux communautés locales une quantité d’eau propre, égale à celle utilisée pour son activité, la multinationale a signé un partenariat avec le PNUD consistant à financer des projets améliorant l’accès à l’eau et à l’assainissement dans une vingtaine de pays. Il s’agissait de présenter une « situation gagnant-gagnant » (bien que cette expression, pourtant très répandue, n’ait été utilisée).

Les différents intervenants n’ont pas répondu à la question posée par l’intitulé de la rencontre, mais ont plutôt présenté un type de partenariat public-privé où le secteur public était représenté par une organisation internationale. Autocongratulation et « success stories » étaient au rendez-vous et n’ont pas laissé de place à la critique. Heureusement, nous avons pu approfondir nos questionnements grâce à un entretien avec Jihan Seoud, intervenante travaillant pour le PNUD au Liban.

Quel type de responsabilité devrait avoir le secteur privé ? En effet, si la responsabilité du gouvernement d’assurer un accès à l’eau et à l’assainissement pour tous est claire, celle des entreprises l’est moins. La responsabilité sociale des entreprises (RSE) a été éludée en préambule de la session, l’argument étant que le programme de Coca-Cola n’avait pas été mis en place dans un souci de RSE mais parce que l’entreprise comprenait combien elle dépendait de la ressource en eau pour ses boissons et qu’il était dans son propre intérêt de la protéger, autant que de protéger la population locale, potentielle cliente des produits Coca-Cola. La responsabilité des entreprises vis-à-vis de leurs clients n’a pas non plus été abordée dans la mesure où Coca-Cola n’est pas une entreprise du monde de l’eau qui a des obligations de service stipulées dans un contrat envers les populations locales.

L’intervenante libanaise nous a invités à avoir une vision pragmatique : les externalités positives des entreprises bénéficient aux populations locales. Comme cela a été montré par Jared Diamond dans son livre Effondrement (2005), il existe des cas de gestion remarquable de l’environnement par des entreprises motivées par leur propre intérêt. De plus, elle nous a fait remarquer que les entreprises privées se préoccupent désormais des communautés locales et de l’environnement, ce qui est probablement insuffisant mais constitue une première étape.

Mais qui croire, lorsque, à l’opposé, lors de la conférence « Droit à l’eau et sécurité alimentaire », organisée par le Forum alternatif mondial de l’eau, une représentante indienne de l’IATP (Institute for Agriculture and Trade Policy), nous a présenté la lutte menée par les habitants de sa région ayant abouti au blocage d’un projet de ce type ? Selon elle, le PNUD met en place des partenariats avec des sociétés privées car il ne possède pas de moyens financiers suffisants, tandis que la société Coca-Cola bénéficie de conseils gratuits du PNUD et d’une meilleure acceptabilité de ses projets d'implantation et de production.

Il est regrettable que cette personne, présente lors de la conférence au Forum officiel, n’ait pas été invitée à débattre. Le manque d’avis nuancés peut être assimilé à une forme de censure et donne des arguments aux militants du Forum alternatif qui qualifient le Forum officiel de forum marchand de l’eau, à la solde des entreprises privées. En cherchant à ce que le secteur privé finance l’eau et l’assainissement, les gouvernements semblent se déresponsabiliser de leurs devoirs envers la population, sans pour autant que leur responsabilité soit transférée au secteur privé.

Eudora, Master 2 Affaires internationales, Sciences Po Paris
Emmanuel, Mastère spécialisé PPSE AgroParisTech-ENGREF
Maguelone, Master 2 Affaires internationales, Sciences Po Paris

Le FAME au FME


Espace France - Rencontre avec les représentants du FAME
mercredi 14 mars


Bien que cette séance de présentation de quelques uns des acteurs du FAME (Forum Alternatif Mondial de l’Eau) ait le mérite d’avoir eu lieu, son format de 45 minutes n’a pas su ouvrir le débat entre les représentants du FAME et du FME. De plus, l’impression de mise en scène des interventions a tué tout échange spontané. La conférence, très suivie, a permis aux représentants du FAME de s’exprimer et porter quelques uns de leurs messages au public de l’Espace France.

Nous avons pu ensuite interroger l’animatrice des échanges sur les origines de cette rencontre. Il s’avère que cette séance est née du souhait des élus des collectivités de partager leurs expériences et de venir en découvrir de nouvelles. Ce qui explique en partie pourquoi les principaux intervenants étaient des élus. Lorsque nous discutions avec elle, plusieurs personnes (FAME et FME confondus) sont venues la féliciter pour l’organisation de cette séance et sa « réussite » !

L’un des intervenants invités à la tribune est venu rappeler l’importance du Forum alternatif face aux discours quelque peu aseptisés des conférences du FME. En effet, même si le FAME n’apporte pas de solution miracle, les contestations qui en émergent pointent du doigt les problèmes et insuffisances du FME. Il se veut ouvert, et se permet de critiquer certaines manières de faire ou de penser considérées comme « établies » au sein du FME.

Finalement, le représentant de l’association Eau Vive a synthétisé les projets des deux forums en rappelant qu’ « il y a de grosses convergences entre le FME et FAME : la solidarité, la loi, l’intégration de la société civile autrement que par la concertation, mais par les circuits de décisions ». Ces éléments étant autant de points d’avancement dans la gestion mondiale de l’eau.

Pierre, Master 2 EDDEE, AgroParisTech
Pauline, Mastère spécialisé PPSE, AgroParisTech-ENGREF

jeudi 22 mars 2012

De la gestion de l’urgence humanitaire au développement : une difficile transition pour tous les acteurs

Session 1.4.6 - Assurer la transition entre la réponse humanitaire aux catastrophes liées à l'eau et le développement
jeudi 15 mars

Lors de la session intitulée « Assurer la transition entre la réponse humanitaire aux catastrophes liées à l’eau et le développement », ONG, bailleurs de fonds, représentants administratifs et politiques locaux et sociétés de traitement et de distribution d’eau ont partagé leur expérience des situations de catastrophe et de post-crise. Ce panel d’acteurs a explicité les missions de chacun dans la gestion des crises et présenté un bilan du rôle des clusters issus de la réforme de l’aide humanitaire de 2005. Les intervenants ont exposé de manière concrète et transparente les défis auxquels ils font face et les réponses qu’ils tentent de mettre en place dans un processus de « learning by doing » (apprentissage par la pratique) quand il s’agit de passer de la gestion de l’urgence à la reconstruction et au développement, dans une démarche de continuum.

En situation d’urgence, les priorités en matière d’assainissement de l’eau sont la protection de la santé, le respect de la dignité, la préservation de l’environnement et la prise en compte des besoins sanitaires féminins afin de ne pas rendre plus vulnérables des populations déjà profondément meurtries. L’investissement dans l’assainissement a également de nombreuses répercussions financières positives. Certaines techniques permettent en effet de répondre de manière rapide et efficace aux besoins des individus, première étape essentielle pour assurer la transition.

Afin d’améliorer la réponse humanitaire aux situations d’urgence, la réforme de 2005 a notamment créé des clusters. Ceux-ci ont pour finalité de renforcer le partenariat entre les institutions des Nations-Unies, les Organisations internationales et les ONG. Parmi les dix clusters créés, le cluster WASH est dédié à l’eau, l’assainissement et l’hygiène, sous le leadership de l’UNICEF.

Dans ce contexte, un plan stratégique, adopté pour la période 2011-2015, vise à renforcer l’appui à la coordination pour améliorer la réponse humanitaire, assister les gouvernements dans la préparation de leurs réponses aux crises et améliorer la qualité de ces réponses. Au niveau local, les clusters servent à suivre la situation sur place au jour le jour afin de recenser les besoins et de coordonner les actions de manière systématique. La fonction de coordination est chargée de fournir l’information mais les partenaires restent responsables de la prise en charge des besoins. Les clusters sont ainsi capables de répondre à des urgences de niveau 3, correspondant à des catastrophes telles que le tremblement de terre en Haïti ou les inondations au Pakistan en 2010, et à mobiliser des ressources.

Ils font toutefois face à des enjeux liés notamment à leur jeune existence : coûts financiers supplémentaires imprévus ; difficile gestion de l’information ; manque de transparence des données fournies par les clusters et leurs partenaires ; délicate intégration des réponses apportées sur le terrain par les différents clusters pour davantage d’efficacité.
  
De plus, si les différents partenaires maitrisent l’activation d’un cluster, ils ont plus de mal à le désactiver. Ce constat reflète les difficultés que pose la transition entre la gestion des crises et les opérations de développement. En effet, les actions menées et leur durabilité, le niveau de la prise de risque, les acteurs, les cycles de financement et de décaissement sont bien différents d’une phase à l’autre : injecter des doses de chlore dans des bidons et construire un réseau de distribution d’eau potable n’ont rien de comparable. Afin d’augmenter la sécurité sanitaire des pays en sortie de crise, le passage de témoin entre les partenaires de chaque étape doit encore être considérablement amélioré. C’est ce à quoi s’est attachée l’ONG Solidarités International avec succès en République Démocratique du Congo, en partenariat avec les autorités locales du district Tanganyika et la Fondation Veolia.

Eudora Berniolles, Master 2 Affaires internationales, Sciences Po Paris
Maguelone Calvas, Master 2 Affaires internationales, Sciences Po Paris

Quoi de neuf sous le soleil ?

Session plénière - Des solutions aux engagements
vendredi 16 mars

Cette dernière session plénière du Forum Mondial de l’Eau a réuni plusieurs dizaines de responsables internationaux (Ministres et hauts fonctionnaires, parlementaires, ONG, entreprises, organismes de bassin, etc.) dans l’objectif, cette fois, de faire part de leurs engagements pour l’eau jusqu’au prochain forum. Exposées en deux petites minutes sur fond de messages twitter rédigés en live (messages parfois totalement déplacés !), ces promesses ont été variées de par leur nature, leur niveau d’ambition et leur portée.

Politiques, gouvernance et partenariats 
  • Promotion d’une Organisation mondiale de l’Environnement (France)
  • Renforcement de la coopération transfrontalière et des conventions internationales 
  • Renforcement de l’enjeu eau dans les gouvernements et mise en cohérence avec les politiques d’aménagement du territoire 
  • Reconnaissance du rôle des gouvernements locaux et des communautés 
  • Développement des réseaux d’acteurs dans le domaine de l’eau (notamment scientifiques, politiques, gestionnaires)
Droit / acteurs parlementaires
  • Renforcement de l’enjeu eau dans les textes juridiques
  • Vote des budgets nécessaires 
  • Renforcement de la connaissance et de l’expertise auprès des parlementaires 
  • Suivi et évaluation des engagements
Aspects financiers
  • Hausse des budgets nationaux consacrés à l’eau
  • Hausse de l’aide au développement et amélioration de son efficience 
  • Développement de la coopération décentralisée (le 1% eau) 
  • Développement des redevances assignées aux écosystèmes, à l’agriculture durable, aux forêts
Programmes
  • Réduction / compensation de l’empreinte eau des industries électriques
  • Protection des écosystèmes, acquisitions foncières 
  • Partage d’expériences (plateforme internet : http://www.solutionsforwater.org/
  • Formation, renforcement des capacités des acteurs publics, privés et civils 
  • Éducation, sensibilisation du public 
  • Économies d’eau dans les établissements publics
Approches individuelles
  • Ecogestes
  • Mobilisation, activisme
Éthique
  • Rédaction d’une Charte éthique pour l’ea
Thomas, Mastère spécialisé PPSE, AgroParisTech-ENGREF
Louise, Mastère spécialisé PPSE, AgroParisTech-ENGREF